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  • Clara

COUP DE GRIFFE DANS LA TOILE

Dernière mise à jour : 7 janv. 2021

L’invasion des chats dans notre vie et sur nos écrans est probablement la plus insidieuse et la plus adorable que l’histoire de l’humanité ait connue. Leurs yeux ronds, leur pelage soyeux et leurs pattes pelucheuses ont fait de ces félins d’intérieur des maîtres et maîtresses implacables. Depuis plusieurs années à présent, on observe sur internet une véritable déferlante de photographies, de vidéos, de GIF et de Meme dédiés à ces animaux aussi mignons que exaspérants. Bien évidemment, on les retrouve également dans la littérature, la musique (comment oublier les Petits Chanteurs à la Croix de Bois et leur Duo des Chats) et aussi … au cinéma ! L’occasion pour nous de mettre de côté Garfield et compagnie et de vous faire découvrir des œuvres plus intimes et secrètes autour de notre félidé préféré.


Du côté de l’Orient


Tantôt honorés comme des divinités, et tantôt adulés comme des idoles de la pop culture, le chat en Asie, et plus particulièrement au Japon, a un statut tout à fait privilégié. Son calme, son agilité, et son attitude arrogante font de lui un animal respecté et parfois craint. Nombreux sont les aspects qu’il revêt, et nombreuses sont les œuvres qui exploitent toutes ses facettes.


Kuroneko (Kaneto Shindō, 1968)

Kuroneko fait partie des ces films sacrifiés lors de l’édition cannoise de 1968 annulée suite aux événements de l’époque (bien différents de ceux qui ont annulé le festival en 2020 …!). Ce n’est que plus tard que les Français découvrent ce long-métrage nippon d’une qualité époustouflante. Énigmatique, éthéré et vaporeux sont autant d’adjectifs pour décrire l’ambiance fantomatique et hypnotique de cette adaptation de Dans le fourré (Yabu no naka) de Ryūnosuke Akutagawa qui inspirera également le célèbre Rashomon de Kurosawa.


“Une femme et sa belle fille sont violées et tuées par un groupe de samouraïs. Ivres de vengeance, elles renaissent sous la forme d'esprits chats et jurent de tuer tous les samouraïs. Jusqu'au jour où leur victime désignée est le fils de la femme, et donc mari de la jeune femme, revenu de la guerre.”


House (Nobuhiko Ōbayashi, 1977)

Nobuhiko Obayashi, tristement décédé cette année, est le pape du cinéma psychédélique japonais. Ses films regorgent d’effets spéciaux loufoques, de références rocambolesques, et des couleurs acidulées. Un véritable feu d’artifice pour les rétines. Avec House, il signe son premier long-métrage et s’impose comme figure pionnière du cinéma expérimental au Japon.


“Une jeune lycéenne nommée « Angel » se rend à la maison de campagne de sa grand-tante malade, accompagnée de six de ses camarades de classe : Gari, Merodî, Kunfû, Makku, Suîto et Fanta. Les sept filles devront faire face à des évènements surnaturels.”


The Cat (Lam Ngai Kai, 1992)

Partons cette fois-ci du côté de Hong-Kong et retrouvons Lam Ngai Kai, aussi connu sous le nom de Simon Nam, consacré Ed Wood hongkongais par le feu HK Magazine. Dernière œuvre de ce réalisateur déjanté (connu pour Story of Ricky) The Cat est un chant du cygne inspiré de la nouvelle Old Cat que l’on retrouve dans la série Wisely de Ni Kuang très populaire auprès des fans d’action et de science-fiction du pays.


“Un chat de l'espace fait équipe avec une jeune fille extraterrestre et son chevalier, ainsi qu'un romancier d'aventure nommé Wisdom, pour combattre un extraterrestre meurtrier qui possède des gens.”


Rent a cat (Naoko Ogigami, 2012)

Si la science-fiction, le cinéma fantastique, et les œuvres déjantées ne vous parlent pas, alors essayez Rent a cat. Film tout doux et contemplatif, Rent a cat est une petite bulle de bien être et de fraîcheur qui vous fera traverser la campagne japonaise. Accompagnés de nos amis les matous, laissez vous porter par l’atmosphère cotonneuse de ce bijou.


“Une femme célibataire dirige un service de location de chat pour accompagner les personnes seules.”


Du côté de l’Occident


Bien que de nos jours le chat soit un animal parfaitement intégré à la société, ce ne fut pas toujours le cas en occident. Longtemps considéré comme familier de la sorcière et du démon, celui-ci fut chassé en masse et exterminé pour éloigner le mauvais œil. Aujourd’hui encore, les chats noirs sont les derniers à partir des centres d’adoption à cause des superstitions qui les entourent ! Ayons l’audace de faire sortir le chat de Schrödinger de sa boîte pour découvrir tout ce qu’il a à nous offrir.


La Vie privée d’un chat (Alexander Hammid et Maya Deren, 1946)

Après Meshes of the afternoon et At Land, deux chefs d’œuvres de la très talentueuse Maya Deren, nous retrouvons notre réalisatrice expérimentale sur un sujet plus commun et abordable : La Vie privée d’un chat ! Ce court-métrage documentaire d’une grande portée pédagogique est un plaisir pour le spectateur. La caméra semble presque absente et s’efface derrière la vie quotidienne de ces animaux domestiques qui paraissent agir comme si personne ne les observait. À montrer aux petits comme aux grands.


“Deux chats ont une portée de cinq chatons qu’ils allaitent, éduquent et amusent.”


Un Jour un chat (Vojtěch Jasný, 1963)

Prix du Jury au Festival de Cannes de 1963, Un Jour un chat est une vraie curiosité du cinéma tchécoslovaque réalisé par le prolifique Vojtěch Jasný. La performance des actrices et acteurs est à saluer, mais peut être pas autant que la patience infinie d’un chat affublé de lunettes de soleil teintées.


“Une troupe de forains avec un chat étrange arrive dans un petit village. Le chat porte des lunettes et quand quelqu'un les enlève, il peut colorer les gens, selon leur nature et leur humeur. Les adultes du village considèrent le chat comme dangereux, mais les enfants l'adorent …”


Uninvited (Greydon Clark, 1988)

Bien évidemment, nos voisins les américains se sont eux aussi emparés du sujet du chat pour en faire, ici, une créature mutante redoutable. Uninvited peut être qualifié de nanar, film drôle malgré lui et aux effets spéciaux douteux et risibles. Il n’en n’est pas moins un film devant lequel on apprécie passer du temps. Entre les deux seuls et uniques miaulements du chat utilisés à tort et à travers, et la marionnette mutante avec la main du marionnettiste bien visible, vous êtes sûrs de ne pas vous ennuyer !


“Dans un laboratoire expérimental du fin fond de la Floride, un chat parvient à échapper à la surveillance d'un groupe de scientifiques en combinaisons radioactives, et quitte le bâtiment. Les craintes des scientifiques concernant le réel danger que représente ce chat métastasé à la tumeur incongrue d'origine inconnue (qui est en fait un chat démoniaque vivant à l'intérieur de ce chat) se vérifient très vite.”



Enfin, du côté de l’animation


Pour adultes ...


Fritz the cat (Ralph Bakshi, 1972)



Le félin est sensuel, polisson, libertin et dans ce cas précis débauché, indécent et lubrique, ce qui a valu à Fritz the cat l’honneur d’être le premier long-métrage d’animation classé X aux Etats-Unis. Souvent qualifié de pornographique, Fritz the cat n’est en réalité qu’une peinture crue et réaliste de la société américaine des années 60. Le mouvement du flower power est exploré en profondeur et on aborde les politiques d’extrême gauche et d’extrême droite de l’époque sans fard. Animé par le talentueux Ralph Bakshi (Wizards, Fire and Ice …) et inspiré par les bandes dessinées de Robert Crumb, précurseur de la BD underground américaine, Fritz the cat est un monument de l’animation pour adultes et reste, de nos jours, un incontournable pour tous les fans du genre.


“Un chat étudiant de gauche obsédé par le sexe dépeint les années 60 avec satirisme.”

Felidae (Michael Schaack, 1994)

Felidae est le penchant adulte et félin de Brisby et le secret de NIMH, les deux œuvres dénonçant les tests en laboratoire sur les animaux. Mais, au-delà de cette thématique commune, Felidae est aussi et surtout un slasher d’animation réputé pour être l’un des longs-métrages animés le plus horrifique et violent.

“Un chat doit enquêter sur les meurtres brutaux d'autres chats dans un quartier dans lequel il a emménagé avec son propriétaire.”

… Et pour enfants !


Le Royaume des chats (Hiroyuki Morita, 2002)

Adapté du manga Baron, le chat baron d’Aoi Hiiragi, Le Royaume des chats est un énième incontournable des studios Ghibli à qui l’on doit des classiques tels que Mon Voisin Totoro, Princesse Mononoké ou encore Nausicaa. Ce film saura charmer les plus petits, et parler aux jeunes enfants qui passent doucement le cap de l’adolescence. Une belle histoire initiatique à partager en famille.


“Haru, une collégienne au comportement instable, sauve par hasard un chat d'un accident de la circulation. Ce qu'elle ignore, c'est que le félin n'est autre que le fils du puissant roi des chats. Cette rencontre va complètement bouleverser le cours de son existence. Dans son aventure, trois personnages vont se révéler des amis précieux : le très élégant Chat Baron, Mouta, un gros matou errant, et le corbeau Toto.”

Le Petit chat curieux (Komaneko) (Tsuneo Goda, 2006)

Terminons cette balade en coussinets avec la star des ciné-doudou, Koma notre petit chat curieux préféré ! Son format d’une heure est adapté aux plus petits dès trois ans qui feront leurs premiers pas dans le monde du cinéma accompagnés d’une boule de poils adorable et rieuse. Suivez Koma au travers de cinq historiettes touchantes et généreuses.


“Dans la charmante maison de Grand-papa, la vie s’écoule paisiblement au rythme des saisons. Komaneko, la petite chatte, ne manque ni d’idées, ni d’amis pour occuper ses journées. Mais quelquefois, d’étranges créatures viennent perturber le cours tranquille de l’existence… Heureusement, Koma et ses amis trouveront la solution.”


Nos remerciements à Damien Grimbert sa contribution à cet article ! Nous remercions aussi les chats de l’équipe du Zola qui ont analysé de leur œil expert chaque œuvre présentée ici.

Bien évidemment, cette liste est non-exhaustive. N’hésitez pas à nous envoyer vos films de chats préférés à l’adresse suivante : lemile@lezola.com.

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