- Manon Ruffel
L’équipe du Zola s’agrandit !
Septembre, c’est la rentrée pour tout le monde. Et au Zola aussi, il y a du mouvement ! Voilà quelques semaines qu'Héléna, Thomas et Manon ont intégré l’équipe par le biais d’un Service Civique. Ils rejoignent Mathilde, qui avait déjà entamé son Service Civique l’année dernière, malheureusement perturbé par la situation sanitaire, et le poursuit jusqu’en décembre. Pour connaître un peu mieux celles et ceux que vous croiserez peut-être au Zola ou lors de l’un de nos Festivals, voici, en quelques mots et en quelques films, un petit portrait des nouvelles recrues !
Héléna, assistante communication

Elle est vite devenue le bras droit de Lise Rivollier, notre chargée de communication des festivals, en pleine préparation de la prochaine édition des Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-Américain qui se déroule très prochainement du 22 septembre au 6 octobre. Après un Master de Communication Internationale à l’Université de Lyon 3, Héléna a décidé de mettre en pratique ses connaissances théoriques par le biais d’un Service Civique au Zola pendant neuf mois. À part le cinéma, Héléna aime faire des parties de Loup-Garou avec ses cousins (et sacrifier toujours le même cousin en premier parce que c’est la tradition), passer une journée entière à la plage avec un bon livre, et les chats.
Ta première révélation cinéphile ?
Je ne sais pas si j’ai déjà eu de « révélation cinéphile ». J’aime le « ciné », mais malheureusement, je ne le connais pas assez pour en être « phile ». Je n’ai pas l’œil adéquat pour qualifier un film de « bon », ou de « mauvais ». J’aime beaucoup de films, mais je ne les regarde sûrement pas de la même manière qu’une personne cinéphile. Lorsque je suis au cinéma, je suis captivée par l’histoire, et je ne prête pas forcément attention à la réalisation. Je compte d’ailleurs sur ce service civique pour aiguiser mon sens critique et découvrir des films ! Cela étant dit, si je devais donner le nom d’un film qui m’a marquée, je dirais probablement Inception (Christopher Nolan).

Je l’ai vu pour la première fois au collège, en cours d’anglais, et je n’ai RIEN compris. La faute au film ou à mon anglais, mais toujours est-il que j’ai passé 2h28 à me demander quand j’entendrai enfin la sonnerie qui annoncerait la fin du supplice. Au lycée, j’ai décidé d’accorder une seconde chance au film. Et j’ai bien fait. J’ai adoré, et j’ai compris ! La faute à mon meilleur anglais ou à mon âge plus avancé, toujours est-il que j’ai passé 2h28 captivée par l’histoire. Depuis, je l’ai vu et revu, et je l’apprécie toujours autant.
Le film que tu regardes lorsque tu as besoin de réconfort ?

Ah ça, je ne vais pas être très originale, mais la saga Harry Potter c’est vraiment mon péché mignon. Soirée d’hiver ? Harry Potter. Week-end pluvieux ? Allez, Harry Potter. Petit coup de mou ? Hop, un petit Harry Potter et ça repart. Lancer un Harry Potter et voir le logo Warner Bros (qui d’ailleurs s’assombrit au fur et à mesure des films, proportionnellement à l’ambiance du film en question), c’est comme prendre une bière en terrasse un soir d’été : fort agréable. Un Harry Potter, c’est comme un bon chocolat chaud au coin du feu, c’est réconfortant. Bref, les Harry Potter, on les connaît (par cœur), on les aime (beaucoup) et on les (re)regarde (souvent).
Ta série du moment ?

J’ai terminé il y a peu Le Serpent sur Netflix, et j’ai beaucoup aimé. C’est une fiction, mais largement inspirée de faits réels. C’est l’histoire de Charles Sobhraj, un escroc français qui se fait passer pour un négociant de pierres précieuses en Asie. En réalité, il arnaque les touristes, les vole, et les tue. Cool hein ? Les décors et les costumes sont très fidèles à l’époque, et nous plongent dans les années 70. Les acteurs sont aussi très bien choisis, avec Tahar Rahim, acteur français, dans le rôle principal. Avec sa compagne Marie-Andrée Leclerc, ils alternent entre français et anglais, ce qui rend la série encore plus réaliste. J’ai aussi beaucoup aimé la manière dont la série est construite. On suit Charles et Marie-Andrée dans leurs magouilles, sans vraiment connaître intimement leur point de vue, ni être de leur côté. On reste spectateur de leurs actions, et le serpent n’est pas le « héro » de l’histoire (comme Pablo Escobar l’est dans Narcos par exemple). Le « gentil » de l’histoire, celui qu’on soutient, c’est un diplomate néerlandais, Herman Knippenberg, qui mène l’enquête sur Charles Sobhraj. La série m’a plongée dans le même état qu’Herman : tension, excitation et angoisse. Un super moment (si si, vraiment !).
Quel est ton rapport à la salle de cinéma ?
Mardi, 20h20, je suis dans la file d’attente devant la salle 4. La séance précédente est bientôt terminée. Autour de moi, tout le monde chuchote. « T’as vu la bande annonce ? Moi non, je veux pas me faire spoiler ». « Dès que ça ouvre tu rentres vite, je veux les places au milieu ». « Il est noté 4/5 sur Allociné, c’est sûr que ce sera un bon film ». 20h24. Les portes s’ouvrent, une foule de gens sort de la salle. Chacun y va de son petit commentaire, plus ou moins positif. 20h27, le top départ est lancé, notre petit groupe entre dans la salle. Tout de suite, l’atmosphère rassurante et cosy de la salle m’enveloppe. Je me fraie un passage dans une des rangées. « Pardon », « excusez-moi », « pardon », « je passe juste », « je m’installe juste là merci ». Je m’assois, au milieu. Le fauteuil est moelleux, je vais passer un bon moment. L’homme devant moi est un peu grand, zut, je ne pourrai pas lire les sous-titres. Je me décale d’un siège. Bien mieux. Les lumières s’éteignent, un murmure parcourt la salle « aaaah, ça commence ! ». La séance peut débuter. 22h13, le film est terminé. Alors que les lumières se rallument doucement, je m’étire. De retour chez moi, j’allume la télé, et tombe sur une rediffusion de Ted 2 sur W9. Misère. Je soupire en me remémorant le siège douillet, les images géantes et le son enivrant. Je prends mon smartphone. Tiens, et si je retournais au cinéma demain ? Y’a un film noté 4,5/5 sur Allociné…
Thomas, assistant médiation et jeune public

Après un Master de Tourisme et Patrimoine, une année de licence d’Arts du Spectacle-Cinéma à l’Université de Lyon 2, et un stage en tant que coordinateur d’évènements à Montréal au sein du collectif circassien les 7 Doigts de la Main, Thomas décide de poursuivre sa découverte de la médiation culturelle au sein de l’équipe du Zola. Il sera durant huit mois aux côtés d’Alexandra Fognini, notre médiatrice culturelle en charge du jeune public, des scolaires et des nouveaux publics, et participera également à la mise en place de différents projets dans le cadre de Villeurbanne Capitale Française de la Culture 2022. À part le cinéma, Thomas aime l’ambiance d’un match de football, sortir des anecdotes à la fois brillantes et un peu inutiles en soirée, et voyager au milieu des montagnes.
Vers quel genre de film te tournes-tu le plus ?
J’ai l’impression que je vais plus naturellement me tourner vers un drame ou un thriller quand je cherche un film à regarder. Mais en général, c’est un peu par phases, par périodes, et en fonction de mes envies, ça varie, surtout d’un point de vue esthétique. Sinon, je dois dire que j’ai un faible pour les romances.
Un film qui a changé ta vision du monde ?

Changer la vision du monde, c’est un grand mot, c’est très compliqué ! Mais certains films ont sans doute pu mettre une image sur divers sentiments de l’esprit. Old Boy (Park Chan-Wook) restera toujours comme le film qui a changé ma
vision du cinéma, qui m’a le plus marqué, tout en montrant, comme d’autres films coréens, jusqu’où l’injustice et l’immoralité peuvent aller. Un film comme Seul Contre Tous (Gaspar Noé) permet à mon sens de comprendre que ce qu’il y a de plus horrible découle toujours de la misère, qu’elle soit sociale ou économique.

Au-delà du cinéma, je suis bien obligé de dire que la série Lost a eu une grande influence sur moi, sur ma perception des relations, dans l’art et dans la vie, et mon rapport au passionnel et au rationnel.
C’est quoi un bon film pour toi ?
Ils peuvent être de genres complètement différents, mais je pense que les films qui me parlent le plus sont ceux qui traitent de notre fragilité, de l’humanité et de ses échecs. Notre fragilité face à nos propres actes ou face à ce qui nous dépasse. C’est par exemple ce qu’a fait Kubrick tout au long de sa carrière. Pendant longtemps mes réalisateurs préférés étaient Park Chan-Wook et Quentin Tarantino, car j’aime leur touche singulière et leur façon, différente, de traiter de sujets immoraux. Mais, plus le temps passe, plus je me rends compte que Kubrick est, à mes yeux, sans doute au-dessus de tout le monde. Avec le temps et à force d’étudier le cinéma, j’attache de plus en plus d’importance à la mise en scène, donc toute expérimentation est la bienvenue. Finalement, un film auquel je pense plusieurs jours après le visionnage, est forcément un bon film à mes yeux.
Quel est ton rapport à la salle de cinéma ?
J’ai un abonnement cinéma. Bon, pas au Zola, mais à UGC. Le nombre de salles à Lyon permet d’avoir une offre assez variée, entre le grand public et l’art et essai. J’ai toujours adoré aller au cinéma, même quand j’étais plus jeune, et plutôt entre amis que seul. Après je pense quand même ne pas l’utiliser assez, je ne prends pas toujours le temps de m’y rendre et j’aimerais remédier à cela. C’est important de garder la culture de la salle de cinéma, pour voir les films dans les meilleures conditions et faire vivre le milieu.
Manon, rédactrice et appui à l’organisation des festivals

Son Master de Cinéma de l’Université Lyon 2 en poche depuis septembre 2020, Manon cherche depuis à mettre un pied dans le monde du journalisme et de la communication culturelle. Après avoir écrit et géré les réseaux sociaux au sein d’un média culturel associatif, et après un stage de journaliste pour le site du Festival de Cannes, c’est pour L’Émile, le blog du cinéma le Zola, et pour les journaux des différents festivals organisés tout au long de l’année, que Manon va prêter sa plume et ses idées pendant huit mois. Elle assistera également Lise à la communication autour des différents festivals. À part le cinéma, Manon aime la nourriture asiatique, refaire le monde autour d’un café, et se plonger dans un bon bouquin pendant des heures.
Ton premier souvenir de cinéma ?

Je crois que le premier film que je suis allée voir en salle, c’est Le Monde de Nemo ! Sinon, l’un des premiers films qui m’a vraiment marquée, c’est Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet).

Mon père aime beaucoup ce film, il me l’a montré très tôt car il passait très régulièrement à la télé. Je me rappelle avoir été époustouflée par l’originalité de la mise en scène, les couleurs, le montage... ça ne ressemblait à aucun autre film ! Et bien sûr la sublime musique de Yann Tiersen a rythmé mon enfance.
Le film que tu as le plus vu ?

La saga Harry Potter, je pense ! Je me les re-re-re-regarde tous au moins une fois par an. Sinon, j’ai dû voir Interstellar et Mommy une bonne dizaine de fois, et à chaque fois, c’est une claque. Aussi, les films de Wong Kar-wai, car j’ai fait mon mémoire sur ce cinéaste hongkongais. Je pense que je connais ses films par cœur !
Ton dernier coup de cœur cinématographique ?

J’ai vu Annette, en ouverture du Festival de Cannes. J’en suis sortie bouleversée, en me demandant ce que je venais de vivre. Et plus j’y repense, plus je trouve que ce film est un chef-d'œuvre de mise en scène. La BO des Sparks m’a accompagnée pendant tout l’été, et dès que je la réécoute, les frissons reviennent à chaque fois ! Toujours à Cannes, j’ai beaucoup aimé le dernier Audiard, Les Olympiades, qu’il a co-écrit avec Céline Sciamma et Léa Mysius, deux réalisatrices que j’apprécie, à partir de la BD Les Intrus d'Adrian Tomine. C’est un film très frais, très simple, qui m’a fait un bien fou.
Les séries, pour toi, c’est du cinéma ? Irais-tu voir des séries en salle ?

Oui, oui, et re-oui ! Je trouve le format série vraiment intéressant, car il permet de développer des intrigues secondaires, de s’intéresser plus en profondeur à la psyché des personnages, et de développer un vrai style cinématographique. Je suis une fan inconditionnelle des séries écrites et/ou réalisées par Ryan Murphy : Glee, American Horror Story, et plus récemment Pose, Hollywood et Ratched… Je trouve que tout ce qu’il fait est de l’ordre du génie : il arrive à nous plonger dans des univers très particuliers, avec une esthétique toujours très intéressante, et en plus il s’intéresse à des sujets passionnants, tels que les questions queer, les troubles mentaux, l’horreur, le bizarre, l’ambiguïté de l’esprit humain…

Actuellement je suis en train de regarder L’Assassinat de Gianni Versace, la deuxième saison de sa série American Crime Story. Et sans surprise : j’aime beaucoup. Donc oui, pour moi, c’est du cinéma et ça mérite d’être diffusé en salle ! L’expérience de la salle permet une immersion totale à la fois dans l’image et dans le récit, et le plaisir sensoriel en est décuplé. Imaginez voir une série comme The Handmaid’s Tale ou Black Mirror au cinéma… Ce serait fou !
Mathilde, assistante organisation des Festivals et appui à la médiation

Vous avez peut-être eu l’occasion de la lire sur L’Émile depuis déjà quelques mois. Mathilde a rejoint l’équipe du Zola depuis déjà quelque temps, mais sa mission de Service Civique a été entrecoupée par les confinements, déconfinements, et autres fermetures des lieux “non-essentiels”. Elle poursuit donc ses activités au sein de l’équipe jusqu’en décembre. Un DUT en gestion commerciale, un master en cinéma spécialisé dans l’exploitation, la distribution, médiation culturelle, quelques stages dans les milieux associatifs, voici son chemin jusqu’au Zola ! À part le cinéma, Mathilde aime faire quelques accords sur son ukulélé Georges, les goûters un peu copieux et les balades improvisées.
Si tu devais choisir 3 films à emporter avec toi sur une île déserte, tu prendrais…

La routine peut s’installer assez rapidement sur une île déserte j’imagine… Je dirais donc : Vers la Lumière de Naomi Kawase, j’aurais de quoi me faire un rappel à l’instant vécu, fictionnaliser les heures les plus sombres de cette aventure exotique, me questionner incessamment sur le rapport à l’image aussi bien qu’aux qualités intrinsèques d’une œuvre cinématographique. Par la découverte du milieu de l’audiodescription, la réalisatrice japonaise problématise ces sous-textes en les confrontant à la création de l’imaginaire pour le spectateur.

Ensuite, concernant le besoin indispensable qui serait de rire, m’évader de ce quotidien insulaire, je choisirais Vampires en toute intimité de Taika Waititi et Jemaine Clement ! Au moins, j’aurais l’impression de partager le quotidien centenaire de ces colocataires atypiques. Et afin de ne pas trop vivre dans le reclus et garder à l’esprit l’intensité et notre place infinitésimale dans le monde et ses mémoires, Nostalgie de la lumière de Patricio Guzmán.
Ton film d’animation préféré ?

Le conte de la princesse Kaguya de Isao Takahata. J’aime évidemment son parti pris esthétique assumé, qui rappelle les estampes japonaises ancestrales et qui témoigne dans le même temps de l’éclosion et l’affirmation de cette jeune femme. Elle se départit peu à peu des obligations qui lui sont assignées, la scène de la fuite du château étant ma préférée !
Un souvenir marquant au Zola ?
Chaque présentation de séances, animations, rencontres avec le public sont des souvenirs marquants. L’année dernière, nous avons accueilli Rasmus Sivertsen, un réalisateur norvégien axé sur le jeune public à l’occasion de la sortie de son film Le voyage dans la Lune. Les enfants étaient happés par les marionnettes ayant servies au film qu’avait apporté le réalisateur. Rasmus Sivertsen a pu revenir sur le processus de création de son film et comment il a fait prendre vie à ces objets et décors inanimés. C’était adorable de voir ces jeunes spectateur·ice·s fasciné·e·s.
Quel est ton rapport à la salle de cinéma ?
Pluriel je dirais ! J’aime le confort étroit des salles exigües, ou le charme de l’immersion sensorielle des écrans plus larges. J’aime tester les salles, savourer leur programmation et me laisser porter par leurs identités ! Par exemple, si j’ai l’occasion d’aller à l’étranger, j’apprécie pouvoir me rendre dans les salles locales.