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  • Quentin D.

LE JOUR DES CORNEILLES

Disponible jusqu'en juin 2021 sur France TV Replay (et sur la Toile !), Le Jour des corneilles est une coproduction francophone lorgnant sur Miyazaki. Sans jamais égaler les chefs-d’œuvre du maître, cette dernière mérite le détour et puise sa force dans sa simplicité et sa bienveillante honnêteté.


Coupé du monde dans sa forêt, le fils Courge vit en enfant sauvage sous la tutelle d'un père acariâtre et un brin dérangé. Là, il se crée un univers solitaire, entrecoupé de chasses aux sangliers et de discussions silencieuses avec les esprits de la forêt.

Jusqu'au jour où le destin l'oblige à partir trouver de l'aide dans le village voisin. Courge fera la découverte de ses semblables ainsi que la rencontre de la jeune Manon.


Premier et unique long métrage (à ce jour) de Jean-Christophe Dessaint, Le Jour des corneilles est l'adaptation du roman éponyme de Jean-François Beauchemin. Particularité, ce dernier n'a rien d'un roman jeunesse et se destine avant tout à des adultes. De fait, le film se distingue par des thématiques dures et une douce mélancolie qui tranche avec bon nombre de productions jeunesse en provenance de chez nous.

Dans Le Jour des corneilles, on aborde le deuil et la démence dans des situations dramatiques parfois accablantes. Malgré tout, ne sombrant jamais dans le mélodrame, le film parvient à conserver un ton léger et une poésie animiste faisant la part belle à la nature.


Une mélange de styles qui se retrouve dans une patte graphique oscillant entre picturalité européenne pour les décors et chara-design typiquement japonais pour certains personnages. Magnifiquement animés, ceux-ci prennent également vie grâce à des acteurs aux timbres immédiatement évocateurs. On retrouve Jean Reno, déjà Mufasa et Porco Rosso, dans le rôle du père et Lorànt Deutsch dans celui du fils. Notons aussi la dernière apparition vocale de Claude Chabrol décédé en 2010 peu après l'enregistrement du casting vocal.


Naviguant entre onirisme de conte de fée et amère réalité rurale, Le Jour des corneilles est un film en forme de pont. Un pont entre jeunesse et maturité, entre Orient et Occident, entre rêve et réalité. Un leitmotiv qui fait de l’œuvre un objet singulier emprunt d'une sincérité naïve faisant oublier rapidement ses petits défauts.


En puisant chez Tarzan et Mononoke et en les adaptant à nos références culturelles, Jean-Christophe Dessaint parvient à irriguer son film de nombreuses influences lui procurant une réelle identité. Cristallisées dans un final poignant et jusqu’au boutiste, Le Jour des corneilles fait partie de ces expériences qu’il serait dommage de ne pas vivre. Que l’on soit petit, ou grand.

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