- Manon Ruffel
Les coups de coeur de l'équipe | 2021
Pour bien commencer cette nouvelle année, il faut d'abord bien clôturer l'année qui vient de s'écouler. Une année, on le sait, riche en rebondissements sanitaires, mais riche également sur le plan cinématographique. L’équipe du Zola vous a concocté un florilège de ses coups de cœur de l’année 2021, dont certains sont à (re)découvrir pendant le Festival Télérama du 19 au 25 janvier !
Clara, programmatrice et COORDINATRICE
Spectre : Sanity, Madness & the Family, de Para One :

Passé inaperçu lors de sa sortie en salle, au point d'être boudé par la quasi intégralité des TOP 2021 de la presse cinématographique, Spectre est probablement l'un des objets les plus curieux de ces derniers mois. À mi-chemin entre le long-métrage expérimental, l'autobiographie, la fiction et le documentaire, cette œuvre aussi envoûtante que surprenante vous propose un voyage dans la psyché nébuleuse de son auteur. Sous fond de secte et de thérapie familiale, Para One parcourt le monde à la recherche de sonorités sacrées. Auprès de tribus antédiluviennes, il enregistre ce qui deviendra son album éponyme. Un pur joyaux d'étrangeté à voir sans tarder.
Héléna, assistante communication
Le peuple loup, de Tomm Moore et Ross Stewart :

Au détour d’un après-midi tranquille au Zola, j’ai eu la chance découvrir, un peu par hasard, le film d’animation Le peuple loup, de Tomm Moore et Ross Stewart. Le film nous emmène dans le voyage presque spirituel de Robyn, fille d’un chasseur de loup, dans sa transformation – tant physique que mentale. En devenant elle-même un loup, elle découvre que l’ennemi n’est pas celui qu’elle pensait, et décide de se battre pour sauver ce peuple loup, victime de la peur des hommes. Plongée dans une Irlande magique et superstitieuse, j’ai été frappée par la beauté de ce film d’animation. Beauté des illustrations, des personnages, des couleurs, de la musique, de l’histoire… et le tout sur grand écran ! Un pur moment d’émerveillement.
Quentin D, projectionniste
L’année 2021 aura été, malgré le contexte sanitaire, particulièrement riche en expérience de cinéma. Si je devais en retenir deux, sans toutefois parvenir à les départager, ce serait Annette de Leos Carax et À l’Abordage de Guillaume Brac. Deux films diamétralement opposés, sur le fond comme sur la forme, mais qui se rejoignent par une liberté créatrice synthétisant à merveille le cinéma de leurs auteurs respectifs.
À l’Abordage, de Guillaume Brac :

D’un côté le solaire Guillaume Brac qui transforme une bluette de vacances en véritable aventure insulaire en catapultant deux pieds nickelés parisiens accompagnés d’un rigide et introverti compagnon d’infortune dans un camping de la Drôme. Le voyage va petit à petit se transformer en conte initiatique où chacun des protagonistes va apprendre à se découvrir et à accepter ses désirs refoulés. Le tout croqué par une caméra en constante complicité, simple et discrète, capable de capter la beauté et la drôlerie de ces vacances de jeunesse qu’au fond, l’on a déjà tous vécues.
Annette, de Leos Carax :

De l’autre, l’envoûtant opéra-rock de Leos Carax. La simplicité laisse place à un formalisme méticuleux afin de sonder la noirceur la plus profonde dans cette histoire d’enfant star arraché à sa jeunesse par des parents orgueilleux et égo-centrés. Que ce soit la mise en scène ou les symphonies concoctées par les Sparks, rien n’est laissé au hasard de cette sidérante comédie musicale où Adam Driver tire l’un de ses meilleurs rôles. Pessimiste, sur le fond de la nature humaine, Carax bouleverse et émeut en tirant de ce drame une beauté âpre où mélancolie et espoir s’entremêlent sans discontinuité.
(Re)découvrez le film lors du Festival Télérama au Zola.
Thomas, assistant médiation
Le Sommet des Dieux, de Patrick Imbert

Le Sommet des Dieux fait sans doute partie de mes coups de coeur de l'année. D'abord, car j'ai été réellement conquis par la beauté visuelle du film : je trouve que l'animation est à la croisée d'inspiration japonaise, américaine et française. Ensuite, car l'histoire m'a beaucoup parlé, puisque l'alpinisme est un sujet qui me fascine depuis quelques années (un comble pour quelqu'un comme moi ayant le vertige, qui ne s'aventurera jamais sur une paroi plus haute que 2 mètres). Le Sommet des Dieux réussit à capter le mysticisme de la montagne et à nous en mettre plein les yeux.
Manon, rédactrice et assistante communication
Les Olympiades, de Jacques Audiard

Mon coup de cœur, outre Annette qui a dépassé toutes catégories - mais qui trouve déjà sa place dans les coups de cœur de l’équipe -, s’est porté sur Les Olympiades, nouveau film de Jacques Audiard. N’étant pourtant pas une grande adepte de son cinéma habituellement, le film m’a étonnamment surprise (peut-être est-ce dû à la participation de Céline Sciamma et de Léa Mysius au scénario…). Un noir et blanc hypnotisant, des corps filmés au plus près, une musique planante de Rone, qui accompagnent plusieurs récits de la jeunesse qui s’entremêlent pour en dresser un portrait intimiste et charnel. Bref, pour une fois Jacques Audiard m’a convaincue.